"Et je foulais le sol du pied..."

Et je foulais le sol du pied pour la première fois depuis une année maintenant.
La traversée n'était pas de tout repos.
Gold Roger

Cela faisait des jours que la navette sous-marine naviguait pour rejoindre l'Autre Océan; plusieurs jours à passer sous l'eau, rendant l'émerveillement intellectuel omniprésent pour un biologiste. Mais tel n'était pas Siegfried qui fût longtemps cloîtré de sa propre initiative dans sa cabine, celle où il avait passé ces quelques derniers jours à lire et relire les écrits qu'il avait emportés.
Il était certain qu'Il était passé par ici un jour ou l'autre cet océan serait sans aucun doute celui dans lequel il aurait le plus de chance de retrouver ce qu'il recherchait. Rien qu'à l'idée de mettre la main dessus, son esprit était malaxé et il salivait de plaisir comme un chien salive devant un os? La prochaine étape à son voyage initié quelques jours plus tôt par sa montée dans cette navette serait l'île où il pourrait tenter d'entrer dans la Marine. Certes, entre East Blue et la Mer de l'Est il y avait un pont – ou plutôt un tunnel sous-marin – certes, mais le plus court moyen d'arriver à trouver ce qu'il cherchait était de débuter à la base Dagon.
Les membres d'équipage ont tenté à de nombreuses reprises d'être gentils avec lui, cependant sa suffisance les a rebutés et leur motivation à offrir un service irréprochable à la clientèle s'était effondrée devant ce muet hautain ; mais être dérangé dans sa lecture par des moins-que-rien n'était pas la tasse de thé de Siegfried, même en sachant que pour lui, bon nombre de personnes lui paraissaient inférieures.

La navette était un immense navire submersible constitué comme un navire habituel mais dont toutes les parties étaient renforcées pour faire face à la pression que leur leur proposait le fond de l'océan ; rejoindre l'autre ne semblait pas de tout repos, les monstres marins étant bien plus présents dans le fond de l'océan, surtout proches de l'entrée du tunnel reliant les deux eaux. La cabine dans laquelle se trouvait l'érudit n'était pas de grand luxe mais il devait s'en contenter malgré sa haute estime de lui-même. Disons qu'avec son ballot il ne payait pas de mine malgré sa façon d'être et de se comporter en public ; la pièce ne faisait que quelques mètres carrés et un lit relativement confortable était disposé à un mètre de la porte qui le séparait du reste de l'équipage et des autres voyageurs. La découverte de ce nouvel océan avait eu l'effet d'une bombe dans tous les milieux ; les pirates vivant sur les mers anciennes avaient migré tant bien que mal, beaucoup n'ayant pas survécus au voyage sous-marin ; la Marine avait réussi à s'implanter assez rapidement dans ce monde inconnu et les visiteurs ont commencé à faire des navettes entre les océans comme destinations touristiques. Même après tant d'années, les habitudes n'avaient pas changées et les gens prenaient plaisir à rendre visite à de la famille outre-océan.

Siegfried fût une nouvelle fois sorti de sa passionnante lecture de « Poneglyphes : Mythe ou réalité ? » par un grésillement dans les haut-parleurs suspendus ci-et-là sur les murs du navire.

« MESDAMES ET MESSIEURS...grrrrzzzz...., NOUS REFAISONS SURFACE...grrrzzzz.... VEILLEZ A BIEN DEBOUCHER VOS TIMPANTS AVEC LE...grrrzzzz... KIT FOURNI AVANT DE SORTIR SUR LE PONT. »

Effectivement, le soleil commençait à transpercer les hublots latéraux du navire qui faisait surface après ces quelques pénibles jours de traversée. Bien que le voyage n'était pas totalement terminé jusqu'à la base où il devait se rendre, le plus ennuyeux était passé ; quoi que tout paraissait ennuyeux pour un garçon tel que Siegfried. Mais il allait enfin pouvoir sortir de sa maudite cabine et se nourrir des bienfaits proposés par le soleil et l'air iodé. On ne croirait pas mais passer un nombre de jours pareil sous l'eau à des lieues du moindre rayon de soleil rendait la traversée particulièrement pénible, alors bien entendu, l'annonce effectuée par le capitaine avait pressé les foules sur le pont avant afin de se revigorer. La lecture toujours à la main, Siegfried s'était dirigé à l'air libre, ajustant sa monture à chaque fois qu'il se faisait bousculer par une personne un peu trop pressée de respirer l'air frais ; et une fois arrivé à la surface du navire, regardant l'horizon, il pût contempler ce que l'on nommait le Nouvel Océan. Une île avait fait surface – du moins du point de vue des voyageurs – au loin. D'où le navire se trouvait, les personnes amassées sur le pont pouvaient apercevoir une gigantesque tour surplomber l'île avec une immense marque indiquant que l'île appartenait à la Marine. La base Dagon. Ce ne pouvait être que ça ; Siegfried en avait entendu parler, c'était l'une des plus imposantes bases de la Marine sur cette mer et il sentit petit à petit l'excitation l'envahir comme à l'approche d'un de ses buts. Il ressentait ça à chaque fois qu'un de ses objectifs était sur le point d'être conclu et cette fois encore il n'était qu'à quelques heures d'arriver à sa fin, sa suffisance ne laissant aucun doute sur sa réussite prochaine pour l'entrée dans la Marine. Même en tant que matelot de troisième classe, cela ne lui posait aucun problème ; il était persuadé qu'après quelques mois il prendrait du galon.

Le navire venait d'accoster sur le ponton du quai ; et une force militaire se trouvait sur place. Apparemment on faisait un contrôle d'identité, certainement afin de voir si des révolutionnaires ou des pirates recherchés tentaient de pénétrer subrepticement dans l'enceinte de la base. C'était une bonne méthode pour empêcher les hors-la-loi les moins courageux, ceux qui n'osaient passer avec leur navire par dessous l'océan, de passer dans le nouveau territoire ; mais plus le temps avait passé, plus le courage des navigateurs de tous bords s'était renforcé et de plus en plus ces navires quittaient l'ancien océan, surprotégé par la Marine et dominé par des têtes trop connues à leur goût, pour arriver dans cette eau dont on disait qu'elle renfermait encore de nombreux trésors.
Le contrôle était – ou semblait – minimaliste ; vérification des têtes sommaire en comparaison des affiches placardées sur le poste de contrôle et rien d'autre.
Le garde le plus proche de l'embarcadère scrutait le plus attentivement les personnes passant à sa portée ; c'était semblait-il le plus consciencieux de tous et c'est à lui que Siegfried accordait la confiance de sa question.

« Je cherche à entrer dans la Marine ! »

La phrase était brève, le respect n'y étant pas, comme à l'accoutumée. Même envers un marin qu'il savait devenir un jour son sous-fifre, il ne portait aucun respect ; il n'en pouvait rien, c'était dans sa nature et d'ailleurs son tempérament muet expliquait la brièveté de sa déclaration. Même en position de faiblesse, rester fort et ne pas montrer son point faible ; qu'importe l'occasion, c'était ce qu'il faisait.

« Rendez-vous à la tour, vous serez redirigé ! »

Le ton du marin était à la foi ferme et poli, et Siegfried ne pût s'empêcher de mépriser quelque peu cet être qui a été modelé pour rester un larbin le reste de son existence. Cependant l'information qu'il avait obtenue lui était précieuse et sans un remerciement – il ne se serait tout de même pas abaissé à remercier un homme tel que le garde – il se dirigea dans la direction de la tour, quittant le groupe de touristes qui prenaient une navette pour les îles alentours.

La marche n'était pas très longue, la tour se trouvant non loin du port. Mais outre la tour, c'était une gigantesque base fortifiée qui entourait celle-ci, faisant office d'enceinte et de rempart ; et de là où il se trouvait, Siegfried consenti à reconnaître que la tour en elle-même était véritablement imposante. Pour la première fois depuis bien longtemps, un léger stress naquit dans ses entrailles, mais fût bien vite détruit par la forte conscience de son esprit. Il s'approchait de plus en plus de l'entrée – ou du moins ce qui y ressemblait – et pénétra quelques secondes après dans une gigantesque cours au sol terreux et poussiéreux, sa sacoche sur l'épaule et ajustant du majeur la position de sa monture de lunettes.

Le soleil brillait....La lueur du soleil traversait la grande baie vitrée du bureau de Zéro.....Un bureau...Zéro avait un bureau, quoi de plus normal lorsqu'on était amiral...pourtant Zéro ne supportait pas cela. Il ne se sentait pas aussi libre que quand il était sergent et se faufilait discrètement pour aller en douce, en haut de la tour ouest où il s'envollait librement pour échapper à sa vie monotone.

Amiral Zéro.....

Zéro se retourna, devant lui se tenait un jeune marine assez mince, aux cheveux blonds et aux yeux bleus. Zéro le regarda avec son regard noir, essayant de montrer au jeune marine qu'il n'était pas venu au bon moment. De longues secondes passèrent, les deux hommes se tenant face à face, le marin n'osant plus dire quelque chose. Soudain, Zéro prit la parole.

Que se passe-t-il ?
Un de vos hommes vous appelle...
C'est tout ?
Oui, c'est votre navigateur, il veut vous montrer quelque chose...

Zéro prit son manteau, le ferma lentement, ouvrit la porte qui poussa un long grincement aigu comme une complainte et sortit de la pièce. Laissant le marin au milieu de la pièce, désemparé....

...

Zéro avait descendu lentement les escaliers, marché tout aussi mollement sur le quai où les visiteurs affluaient (pour voir une base de la marine, aussi moche Zéro la trouvai-t-elle....) et se rendit directement au port privé où mouillait le "Sniper"

*Il serait temps que je change de bateau...*

En effet, la caravelle c'était bien beau, mais il fallait qu'il ai un truc qui en impose...pas une caravelle minable. Pour autant, il devait essayer de garder la figure de proue en forme de fusil géant qui était l'une de ses meilleures armes.

Capitaine !

C'était son navigateur... Zéro regrettait d'avoir un marin imposé comme navigateur, d'autant que celui-ci était vraiment d'une nullité déconcertante tant au plan combat qu'au plan navigation (Zéro ne comprenait pas comment il avait réussi à devenir navigateur O.O) enfin bon, il n'avait pas trop le choix, il devait le garder...

Capitaine !
Oui c'est bon crétin, je t'ai entendu pas la peine de le....
Capitaine !
Je t'ai dis...
Capitaine !
Tu vas la fermer !!!!!

Oui, en plus de cela ce n'était pas une lumière. Zéro ne savait pas s'il devait être colère contre lui ou avoir de la pitié. Peut être devrait-il en avoir un peu des deux...

J'ai découvert quelque chose sur une ancienne carte !
Pas la peine de gueuler....Et c'est pour ça que tu m'as fait venir ?
Et bien, je pense qu'il s'agirait d'une arme antique caché sur Frozen....

Il n'eu pas le temps de terminer sa phrase....Zéro savait déjà de quoi il allait lui parler...Il en savait trop...Il fallait l'éliminer. Un bon tir de l'arabesque dans la tête, ça calme toujours. La preuve en était avec le navigateur.

Capi...Capi...Capitaine !!!!!

Il y eu ensuite un gros PLOUF qui était dû au corps tombant dans l'eau puis plus rien. Bon ok, Zéro était dans de beau draps, la disparition paraisserait sûrement suspecte et pourrait même arriver aux oreilles de l'amiral en chef. Il fallait réussir à le remplacer.

Bon et bien ,trouvons un navigateur.

Il alluma ses Aéroshoes pour aller se percher en haut de la tour Ouest. Il scruta l'horizon à la recherche d'une personne ayant l'air intelligente qui pourrait faire office de navigateur.

Ohhhhh....

Il en avait apperçu un, juste en bas de la tour, sur la place qui se trouvai à son pied. Zéro ne le connaissait pas.... Peut importe, il savait que cette personne lui conviendrait très bien !

Hé hopppppp.....

Il sauta de la tour en poussant un cri...Le sol se rapprochait de plus en plus quand, alors qu'il arrivait à un mètre du sol, il alluma ses Aéroshoes et se redressa face à l'homme. Il se mit alors à rire avant de déclarer.

Salut ! Tu es navigateur ?

Et sans lui laisser le temps de placer une réplique il se remit à parler.

En fait, je m'en fiche, je te prend dans mon équipage !

Le ciel semblait sans nuages quand Siegfried avait franchi l'entrée de la bâtisse, et lorsqu'il ajusta ses lunettes, un bruit étrange et une volute de fumée s'élevèrent juste en face de lui; un phénomène anormal puisque le vent était totalement absent en cette journée. Mais la couche de poussière volante s'atténuant, Siegfried découvrit la cause de ce phénomène. Sans broncher, le majeur toujours sur le lien entre ses verres, il fixait la silhouette qui était apparue en face de lui en un instant... Une façon plutôt étrange pour une personne de la Marine de faire son entrée dans cette cour déserte ; et la suite était plus déroutante que la manière d’entrer de cette personne portant l’uniforme et qui se redressa face à lui, déployant sa taille au maximum et surpassant largement Siegfried qui dût lever la tête pour rester au contact de ce visage tout sourire.

« Salut ! Tu es navigateur ? En fait, je m'en fiche, je te prends dans mon équipage ! »

Un sourire en biais apparut sur le visage de Siegfried. C’était certain, ce type était spécial ; une façon bien particulière de recruter un nouveau venu dans cette base. Et sûr de lui en plus de ça.
Rien n’obligeait Siegfried à accepter la proposition et bien que la situation puisse être déconcertante, il n’allait pas s’abaisser à passer des tests comme le commun des mortels.
*Héhé ! Etrange ce gars…*
Siegfried n’aimait pas parler, ce n’était pas dans son tempérament de taper causette, mais son sourire satisfait suffisait à faire comprendre qu’il avait accepté la proposition peu ordinaire. Et de toute manière il n’aurait pas pu refuser ce poste. Il était quasiment certain qu’il faisait officiellement partie de la Marine, en tant que navigateur de troisième classe certes, mais il était obligé de passer par ce grade subalterne même si cela ne lui plaisait pas.

L’impressionnante personne qui se tenait droite devant lui, avec un sourire qui n’avait pas quitté son visage depuis le moment où il avait vu Siegfried portait un uniforme qui paraissait relativement récent et neuf, bardé des galons de la Marine. Il semblait faire partie des officiers, certainement un amiral d’après les insignes que Siegfried reconnaissait ; il les avait déjà vues dans un ouvrage sur la Marine et le gouvernement mondial. Et malgré son tempérament, il était tout de même assez impressionné d’être recruté par un des plus hauts gradés. Et cet officier, cet amiral semblait correspondre à ce qu’était le jeune homme ; quelqu’un qui ne porte que peu d’importance aux autres et surtout aux personnes inférieures à lui. Il était certain qu’ils allaient bien s’entendre pour le coup…

Le début de son aventure dans la Marine allait commencer, son ascension était initiée et il était sûr d'entamer son chemin vers son trésor, son rêve, son illusion. Dans quelques temps il porterait les mêmes insignes et serait bien plus puissant que cet être qu’il venait à peine de rencontrer mais qu’il cataloguait déjà comme un amiral de seconde zone. Il serait meilleur et la suite ne tenait qu’à lui.

Nouvel Aventurier Messages : 17 Date d'inscription : 21/07/2009

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