[Libre : adhésion Marine] Tinaka, face a la vérité.

Le matelot du capitaine décédé avait accepté la requête de Tinaka, et Tinaka fut escorté jusqu'à Base Dagon, on lui confia une carte avec une croix qui désigna l'endroit précis de la base. Même sans carte, la grande tour qui s'érigeait a l'ouest était visible par de là les palmiers. Tinaka marchait, sentant le poids des regards sur son dos, il tourna, suivant un sentier étroit, il entendit juste :

Ah c'est un brave gars, il fera un bon Marine.

Tinaka après une dizaine de minutes de marche arrivât devant la base, à son gout elle était laide mais tout de même gigantesque ; il fût habitué depuis sa naissance a des maisons en terre cuite, coiffée de paille.
Il hésita a entré mais il se dit que c'était maintenant ou jamais. À présent le jeune homme avait de l'ambition :
- Être un Marine
- Parcourir les mers a la recherche de l'aigle bleu
- Venger le capitaine mort en trouvant ce pirate au talon tatoué.
Pour réaliser tout ceci il fallait commencer par le commencement et devenir un Marine.
Tinaka entra donc dans le bâtiment, suivant les indications il trouva l'enceinte des Fiat Lux et le bureau de l'amiral Lord Zero. Il prépara tout son petit discours et il décida d'entrer, il ouvrit la porte mais avait surpris une discussion entre deux Marine.

Tu as entendu, l'île de MoYutsuko a sombrée sous les eaux

Vlam !
La porte se referma brusquement et Tinaka les larmes aux yeux s'enfuit, montant des escalier parcourant des couloirs il arrivât en haut d'une tour et versa des larmes et encore des larmes.

Siegfried avait passé la journée dans la bibliothèque de la base à lire et relire des ouvrages plus ou moins intéressants. C'est qu'en ce moment tout était calme par chez eux et que l'ennui guettait de plus en plus le marin nouvellement nommé Lieutenant. En fait c'était exactement depuis qu'il avait pris ses nouvelles fonctions que l'ennui avait fait surface dans sa vie, mais heureusement ce n'était pas seulement dans la sienne ; en fait toute l'île se voyait prise d'une soudaine fainéantise. Le vent n'attirait personne ici sauf des personnes perdues ou des visiteurs désirant voir de leurs yeux la base militaire la plus connue de la région mais qui n'avait cependant rien de spectaculaire. Aucun pirate n'avait été aperçu depuis un certain moment et même plus loin, aucune intervention n'avait dû être effectuée, et il était certain qu'il y avait de quoi faire. Et le capitaine qui était parti dans un endroit qu'il n'avait pas communiqué à Siegfried rendait l'agacement du jeune homme plus difficilement soutenable. Mais ses lectures lui tenaient compagnie durant ces longues journées d'attente qu'il passait toujours enfermé dans ce grand espace rempli de livres. Il aimait l'odeur particulière de ces endroits où le papier côtoyait l'encre ; c'était véritablement l'endroit qui le calmait le plus.

Cela faisait des semaines que sa mission sur Nirvana Atoll avait été menée à bien ; il avait permit de créer une potion anti-fièvre pour son capitaine lui permettant de faire route pour il ne savait où. C'était sa seule mission, mais son aide à la base était appréciée, bien qu'il ne s'abaisse pas à effectuer des tâches ingrates. En fait son aide résidait principalement au maintien de la bibliothèque de la base où il passait le plus clair de son temps depuis son arrivée sur l'île et son entrée dans la Marine. Il était heureux - intérieurement parlant, bien évidemment, il ne le montrait jamais - d'avoir accès à toutes ces données de la Marine, certaines plus intéressantes que d'autres et qu'il retranscrivait dans ses notes personnelles. Et les semaines ayant passé il pût obtenir un entretien avec un supérieur. Certes le rendez-vous était plutôt étrange ; on l'avait convoqué dans le bureau afin de le promouvoir mais les arguments cités pour cela n'étaient pas totalement ceux qu'il attendait. D'une part sa mission rondement menée lui permettait de briguer un grade ou deux ; cependant après un monologue extrêmement long, pénible et absent de sens de la part de son supérieur, il comprit que la base manquait de personnes de grade supérieur. Et à la fin de son interview, il sortit en tant que Lieutenant, certes avec des honneurs amoindris, mais il avait enfin gravi un échelon.

Maintenant, il patientait bien gentiment un livre à la main, affalé dans un fauteuil placé expressément pour lui dans la bibliothèque. Le calme régnait dans cet endroit "saint" ; le nombre de marins passant un peu de temps dans ladite bibliothèque se comptait sur les doigts d'une main, ce qui arrangeait fort bien le nouveau Lieutenant qui voyait la manipulation d'un livre par un autre mal approprié. Il était certain que personne d'autre que lui ne portait un égard aussi grand envers ces ouvrages. Mais l'envie de prendre l'air commençait à se faire sentir ; être cloîtré dans une bibliothèque ne déplaisait pas Siegfried, cependant le manque d'action depuis des semaines pesait. Il referma l'ouvrage qu'il consultait, un livre traitant des monstres marins du nouvel océan puis se leva, le posant sur un coin de table qu'il savait n'être utilisé par nul autre que lui et se leva, enfilant sa veste d'uniforme arborant son nouveau grade. Il voulait prendre l'air mais ne pas être dérangé, ni même être vu par qui que ce soit et il se dirigea vers l'endroit qu'il pensait être le plus propice pour être au calme tout en profitant de l'air iodé de l'île... Il quitta la bibliothèque pour se rendre en haut d'une des tours, une tour dans laquelle les matelots ne passaient jamais et qui était pour le moment vide ; il traversa furtivement la cour terreuse et échappa à un groupe de matelots qui lui demandaient ce qu'ils pouvaient faire. Fort heureusement il arriva à l'endroit désiré non-accompagné, mais bientôt, scrutant la mer qui s'ouvrait face à lui, l'envie de bouger à nouveau le prit, poussé par l'envie d'apprendre. Il avait lu dernièrement quelques paragraphes concernant l'île de Zen Atoll, une île apparement bouddhiste et maître dans les arts martiaux ; c'est que jusqu'à présent, ses connaissances en combat rapproché sont relativement faibles et qu'en bon Lieutenant il lui fallait savoir se battre mieux que ce qu'il faisait en temps normal. Prit par cette soudaine envie et cet objectif qui le faisait sortir de son ordinaire, il décida de partir sur le champ et redescendit de la tour pour se rendre au premier canot disponible.

Mais au détour d'un coin, une chose à laquelle il ne s'attendait pas arriva et il fût percuté par une chose qui n'avait rien à faire là ; une personne, civile qui plus est se trouvait au sol, les fesses contre terre et les larmes aux yeux. Le garçon, car oui, c'était un garçon qui pleurait, semblait plutôt maigre et assez frêle, les cheveux piètrement attachés par un bandeau, du moins pour certains puisque la plupart étaient libres, certainement suite au choc entre les deux personnes. Les yeux bruns et embrumés du jeune garçon - du moins il le paraissait - prenaient le Lieutenant de cours. A vrai dire il n'avait jamais eu à faire face à quelqu'un en larmes depuis bien longtemps, du temps où ses émotions n'étaient pas encore parties en vacances et la situation présente semblait le gêner quelque peu. Mais bientôt le naturel revint au galop.

« Que faites-vous ici ? Vous savez que c’est une zone interdite aux civils ? Vous voulez risquer de vous faire fusiller ? »

Il ressentait un peu de gêne face à cet être maigrichon qui gisait en pleurs à ses pieds… Pourtant le choc n’avait pas été très rude. Mais même avec un sentiment comme celui-ci, il ne s’abaissa pas pour aider l’inconnu à se relever ; il croisa même les bras, dans l’attente que le jeune homme se relève de lui-même.

Tinaka était a terre et attendait que l'homme l'aide a se relever, mais rien n'y fit il dû être seul a se lever, seul dans ce moment de solitude extrême. Oui, il n'avait plus de famille, il n'avait plus de passé, il était ... Seul. Il se leva en grommelant quelques injures entre ses dents. puis leva la tête.
Il vit devant lui un homme svelte, plein de charisme. Il portait des lunettes qui lui conférait un air sérieux. Tinaka fut pris d'assaut par le ton hargneux de cette personne mais tout de même sur un lit de douceur et de compassion. Tinaka répondit au lieutenant, avec une voix hésitante :

Excusez-moi monsieur, mais sans vous manquez de respect, me faire fusiller ne changerait absolument rien a ma vie. Je n'ai plus de passé je n'ai nullement besoin d'un futur.

Tinaka après avoir ouvert son coeur derriere cette déclaration eut un relan d'emotion, ce genre de choses qui se traduit par un frisson parcourant le corp et qui a comme point de départ, le centre du coeur, celui qu'on ne sent jamais battre, celui qui est toujours fixe a l'intérieur du corp et qui lors de trop grande émotion se met a vibrer. Il regarda attentivement la tête aux cheveux bleu et entendit une des dernieres phrases de son père : L'aigle bleu.

*Non ça ne peut pas être ça*

Le jeune homme qui gisait quelques secondes auparavant sur le sol s'était relevé, se déployant de toute sa taille ; même relevé, il avait l'air plutôt chétif pour l'oeil du Lieutenant qui de toute manière avait l'habitude de voir tout le monde de haut, plus encore maintenant qu’il était monté en grade. Cependant le regard du garçon semblait empli d'une tristesse qui ne devait pas avoir de rapport avec le choc ou la remarque de Siegfried, du moins pas directement. Les yeux toujours humides et malheureux, l'interlocuteur répondit à la remarque lancée avec autorité à son encontre d'une manière dont Siegfried ne s'attendait pas.

« Excusez-moi monsieur, mais sans vous manquez de respect, me faire fusiller ne changerait absolument rien à ma vie. Je n'ai plus de passé je n'ai nullement besoin d'un futur. »

Une étrange gêne et un malaise inhabituel venait d'entrer en Siegfried qui n'avait vraiment aucunement l'habitude de ce genre de sentiments, et ce qui lui arrivait semblait tout droit venir de ce jeune garçon qui transpirait la mélancolie et qui paraissait être enveloppé dans une grisaille sentimentale. Mais ce n'est pas de la pitié face à cet être "faible" - selon les critères habituels du Lieutenant - mais de la compassion à son égard qui lui provoquait cette gêne, et cette compassion n'était vraiment pas inscrit dans sa mentalité. Il ne voulait pas perdre la face devant lui, devant un civil qui n'avait rien à faire dans cette base et encore moins dans cette tour désertée ; il ajusta ses lunettes du majeur et continuait de dévisager l'autre, toujours avec un regard froid.

« Qui êtes-vous et que faites-vous ici? » lui demanda-t-il toujours sur le même ton que sa dernière remarque, faisant mine de ne pas avoir entendu sa dernière phrase.
Il ne désirait pas le plaindre, ni lui remonter le moral mais il ne savait pourquoi il ne voulait pas rabaisser ce garçon et sa question était la seule façon pour lui de rester neutre. Mais le jeune homme le regardait fixement ; ses pleurs s'étant estompés il regardait la tête du Lieutenant avec intensité, comme pris dans ses pensées, mais Siegfried restait calme, ne désirant qu'une seule chose : partir d'ici, se rendre loin de cet être qui le mettait mal à l'aise.

Tinaka avait repris son sang froid. Il avait l'impression que le lieutenant devant lui était lié a son petit corps frêle, il sentait comme une onde de force qui était comme absorbé du corps de lieutenant vers lui même.
Il sentait si bien cette connexion que dans sa tête il eut l'image d'une balance, qui lorsque les deux plateau était mis sur leur surface, équilibrait la balance pour qu'elle soit exactement a même hauteur.

Tinaka fut tellement troublé par le mal qui l'avait pris pendant les 30 minutes avant cette rencontre qu'il en avait lui même oublié pourquoi il était là, soudain, il se rappela la voix de son père, de sa mère, des gens du village. La chaleur du four a pain, l'odeur du pain qui montrait le bout de sa croute dorée a 5h30, chaque matin, Tinaka avait les mêmes souvenirs depuis 18 ans.
Il se souvient aussi de son grand père, de la force que celui ci avait trouvé en Tinaka, pourtant Tinaka réagit sur cette pensée :

*Une force ? Quelle formidable force que de pleurer pour un rien ... Pitoyable.*

Il avait été formé au Karaté et cachait une résistance capable de se mesuré a un roc. Une puissance dans son coup de poing typique de ceux qui font du karaté.
Alors que devait-il répondre ? Il avait oublié, il se souvient alors de l'archipel de son île.
Il y avait trois îles, une était un volcan, avec des feuilles et fleurs rouge et cendrée, l'autre était une île paradisiaque et la seule habitable, l'eau bleu turquoise était magnifique, le sable était blanc et les filles ... Ah les filles.
La troisième était l'île ou Tinaka avait suivi son entrainement de karaté, c'était une île montagneuse; le pic des montagnes enneigés. Tinaka devait chaque 1ere semaine de chaque mois, grimpé la montagne et monté dans le monastère au dessus des nuages de son grand père. Là-bas, il était dur de respirer, l'air se faisait rare, ainsi Tinaka s'était forge un corps extrêmement endurant.
Puis une vision horrible arriva dans sa tête. Les îles avaient sombrées !
Ainsi il se souvient de tout ce qui était arrivé avant qu'il ait commencé a pleurer, son voyage, le capitaine, sa mort et il dit, très sur de lui :

Je suis venu pour devenir un Marine, je suis cuisinier et je pense que vu votre maigreur, si ce n'est pas le jeûne volontaire, la cause vient d'une place vacante au poste de cuisinier.

Le jeune homme continuait de regarder Siegfried fixement, droit dans les yeux bien que son regard fût un court instant absent, comme enfui dans un souvenir qu'il se remémorait et ce fût le plus calmement du monde qu'il répondit.

« Je suis venu pour devenir un Marine, je suis cuisinier et je pense que vu votre maigreur, si ce n'est pas le jeûne volontaire, la cause vient d'une place vacante au poste de cuisinier. »

Le regard du garçon était direct et le ton de sa voix ne trahissait aucun doute ni aucune faiblesse sur ses mots. Le contraste avec le petit et frêle garçon pleurnichard qui lui faisait face quelques secondes auparavant était saisissant ; dans ses yeux le Lieutenant pouvait voir une flamme se consumer, illuminant son regard d'une puissante détermination. Et la réplique fît sourire Siegfried, plissant les yeux avec un air narquois, redressant sa paire de lunettes.

*Ce garçon a quelque chose... Il est amusant !*

Siegfried sentait que ce garçon avait quelque chose qu'il ne pouvait décrire, et il se demandait si lui-même ne savait pas qu'il le possédait ; son radical changement en quelques secondes menait à penser qu'il pouvait devenir un homme dur et potentiellement dangereux, bien que pour le moment Siegfried n'avait aucune raison de le considérer comme tel. C'était la première fois depuis des années qu'il souriait avec un grain de plaisir ; il ne savait pourquoi mais il le sentait, il allait bien s'entendre avec ce garçon.

« Oh ! Ne t'en fais pas ! Nous avons les meilleures cuisiniers de toutes les mers. Mais si tu me confirmes que tu en fais partie alors je te ferais entrer au sein de la Marine. »

C'était certain, le garçon pourrait devenir quelqu'un de grand avec un peu de chance... Et pour une fois Siegfried en donnait une. Pour une raison qui lui échappait encore, il ne désirait pas anéantir la motivation de son interlocuteur qui était écroulé à ses pieds, en larmes, quelques instants plus tôt. Il entama la marche pour sortir de la tour pour pouvoir enfin s'adonner à ce qu'il avait prévu et passa à côté du jeune homme qui n'avait pas bougé d'un cil et s'arrêta net à quelques mètres derrière lui.

« Ah ! J'allais oublier. Tu ne m'as pas dit ton nom ! »

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